Cas de détenus politiques : de qui se moque Tibou Kamara ?

Dans le tout premier compte-rendu du conseil des ministres, le nouveau porte-parole du gouvernement a tenté de faire croire à l’opinion que la justice est indépendante vis-à-vis de l’Exécutif. Que nenni !

Lors du compte-rendu du Conseil des ministres du  jeudi 6 mai 2021, le nouveau porte-parole du gouvernement, Tibou Kamara, a déclaré ceci : «En tant que gouvernement, nous avons le souhait, même si nous ne disposons pas de pouvoir de pression sur la justice, nous exprimons le vœu que les procédures qui sont en cours soient rapidement instruites et qu’elles aboutissent à un procès qui permettra d’édifier l’opinion autour des faits qui leur sont reprochés».

Il ajoute ensuite : « Nous souhaitons donc que le procès connaisse une issue rapide. Qu’il se tienne déjà. Mais malheureusement, ce n’est qu’un vœu que nous pouvons exprimer parce que la justice est très jalouse de son indépendance et les magistrats de leur autonomie et de leur autorité.»

À travers cette déclaration, le ministre d’Etat à la présidence, conseiller spécial, veut faire croire que la justice est indépendante vis-à-vis de l’Exécutif. Ce qui n’est pas vrai. Tibou Kamara sait pertinemment que la justice guinéenne est inféodée. Son patron Alpha Condé ne s’en cache pas d’ailleurs. Récemment dans une interview qu’il a accordée à Jeune Afrique, le président n’a pas hésité d’accuser les détenus politiques comme si c’était lui le procureur de la République.

«Il ne s’agit en aucun cas de prisonniers politiques, mais de fauteurs de troubles, coupables d’avoir envoyé contre la police des jeunes munis d’armes blanches, parfois des fusils et d’explosifs. Nous avons toutes les preuves et elles seront exposées lors des procès, y compris les appels au meurtre contre ma personne», disait-il. Tout le monde sait en Guinée que les décisions viennent du Palais Sékoutoureya. Alpha Condé est à la fois juge et procureur.

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