Des hauts responsables du RPG condamnés à Dubréka: Nous avons interjeté appel (Me Dinah Sampil)

Selon nos confrères ledjely.com A travers une décision rendue lundi dernier, le juge Charles Wright a condamné Younoussa Sylla dit le Bon, ancien préfet de Dubréka, Amara Bangoura, directeur de la société Eva-pêche et  Hawa Sylla connue sous le nom d’Eva, ex députée uninominal de ladite préfecture à 5 ans de prison ferme chacun et au paiement d’une amande de 10 milliards de dommages et intérêts avec saisie de leurs biens immobiliers. La même décision restitue le port à la société Binaye pêche. Si les autres sont les verrous, dame Hawa sylla  « Eva » est introuvable.

Au cours d’une interview  accordée à un groupe de médias ce week-end Me Dinah Sampil  avocats des personnes concernées  a annoncé un appel devant la cour d’appel de Conakry contre cette décision du tribunal de Dubréka. Selon Me Dinah Sampil, le droit n’a pas été dit dans cette affaire.

A l’entame de ses propos,  l’avocat est revenu sur la  genèse de l’affaire. « Effectivement j’ai été constitué par Madame Hawa Sylla dite Eva, Younoussa Sylla, le Bon et Monsieur Amara Bangoura, le directeur de la société Eva-pêche.  Le port de Kopèrè anciennement a fait l’objet d’un contrat de concession de la part de l’Etat en l’occurrence le ministère des pêches, de l’aquaculture et de l’économie maritime pour permettre à la société Binaye pêche d’installer un centre de construction de navire de pêche et son équipement. A cet effet, elle a reçu les autorisations afférentes à  cet investissement-là. Les activités de pêche avaient commencé. Entre temps, une note du ministre André Loua à l’époque parvient pour dire que la concession qui a été accordée est retirée et que Binaye pêche n’avait plus le droit d’accoster à Kopèrè à plus forte raison de débarquer ses prises dans ce port. Vous vous  souvenez de la grande vague des navires taxées de rebelles à Wonkifong. Il s’agissait des navires de cette société  qui ayant été refusées d’accoster à Kopèrè ont fait le détour pour aller vers un centre auquel ils pouvaient débarquer. Ne connaissant pas la route, ils se sont perdus et finalement la dame qui était l’associée des chinois a orienté les navires vers le port de Wonkifong.(…) ».

D’après l’avocat, « Cette situation a occasionné le manque de poisson au marché. C’est ainsi que des femmes sont allées voir Eva pour leur trouver un bateau pour parer cette déficience de poisson sur le marché. Après plusieurs réticences, elle a finalement accepté de créer une société de pêché dénommée Eva Dubréka pêche. Cette société a commencé ses activités en 2018 avec tous les papiers concernant la constitution de la société, l’acquisition des bateaux et les licences accordées », révèle Me Dinah Sampil.

C’est en ce moment qu’une dame du nom de Fatouma Keïta a porté plainte contre ces trois personnes pour abus d’autorité, ségrégation, vol et complicité. « C’est tout dernièrement avec la chute d’Alpha Condé que la femme du nom de Fatoumata Keita qui se croyait être en position de faiblesse sous le régime Alpha Condé par rapport à Eva et le préfet a estimé que l’équilibre étant rétablit entre elle et ces autorités, elle pouvait faire valoir ses droits qu’elle estimait violés pendant ces temps. Donc, elle engage une action par  citation directe devant le tribunal de Dubréka pour des faits d’abord d’abus d’autorité de la part de Younoussa le Bon, Eva et Amara Bangoura, directeur de la société Eva pêche. Ensuite, ségrégation, vol et complicité de la part de ces mêmes personnes. Je ne peux pas rentrer dans les détails des débats. Mais le tribunal dit avoir reconnu ces personnes citées coupables des faits d’abus d’autorité, de ségrégation, vol et complicité. En répression, il les a condamné à cinq ans de prison ferme assorti de mandat d’arrêt à l’audience et le paiement de 10 milliards de francs guinéens de dommages et intérêts et la confiscation ou la saisie de tous leurs biens meubles et immeubles ».

Des propos qui ont été démentis,  par Me Salifou Béavogui lors de son intervention dans l’émission Mirador de FIM FM .Selon lui, tout a commencé en  2017, lorsque la société  Binaye pêche, une société chinoise qui pratique la pêche artisanale avancée et qui  évoluait à Guêmè Yiré à Boffa mais au lieu toujours de débarquer le poisson par le port étatique a décidé de construire son propre port. « Ils ont mené les démarches auprès des autorités préfectorales, les autorités du ministère de la Pêche et finalement la société a pu obtenir une licence de construction d’un port artisanal avancé pour une duré de 15ans. Donc en 2017, ce contrat a été signé et le coût d’investissement s’élevait à 5 millions de dollars. La société effectivement a investi à hauteur de 2.500.000 dollars… Un port prêt à recevoir la pêche artisanale très avancée avec 8 navires dans le portefeuille. Dès que l’entreprise a commencé à réaliser la pêche, subitement les problèmes ont commencé. Et madame Eva qui est une dame bien connue à Dubreka et qui est dans toutes les affaires, pratiquement qui avait des accointances très poussées avec le régime défunt a jeté son dévolu sur ce port. Et qu’est-ce qu’il fallait faire? Il fallait utiliser les autorités pour les services du préfet Younoussa Le bon dont elle est très proche, les deux se disent frère et sœur et tout Dubreka connaît leur relation. Donc il fallait chasser tout de suite la société chinoise qui s’est investie à fond pour remettre ce port à cette dame qui s’est précipitée à créer une société de pêche appelée Eva pêche . La société Binaye a été chassée comme un oiseau laissant derrière elle tout son investissement », a-t-il expliqué.

Me Dinah Sampil dit être beaucoup surpris par le comportement du juge et le parquet dans la conduite de ce dossier. «(…).Les attitudes du président du tribunal et du parquet ont démontré que mes clients ne pouvaient pas échapper à une condamnation. Ça n’a rien à voir avec le contenu du dossier. Il y a eu des problèmes juridiques qui devraient être examinés avant la décision, mais le juge n’a pas tenu en compte. Le jour où la décision devait tomber, je suis venu avec ma lettre d’appel. J’ai déjà fait appel contre cette décision. A date, le dossier est arrivé à la cour d’appel de Conakry ce vendredi. Dès le lundi, je prendrais contact avec le greffe du parquet pour voir comment examiner les griefs que j’ai contre la décision rendue. J’apprends que le parquet et la partie civile ont aussi relevé appel contre cette décision(…). ».

Balla Yombouno

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