Les tombeurs d’Alpha Condé veulent que le peuple les croie sur parole. Ils ont promu assez de choses relevant dans le cadre de la refondation de l’Etat, ayant pour ambition que la justice sera la boussole. C’est ainsi que les anciens dignitaires sont mis au pas, leurs comptes bancaires gelés.
Les putschistes menacent de sévir pour le cas de détournement avéré nonobstant qu’il n’y a pour le moment aucun mécanisme mis en place pour passer au peigne fin des supposées malversations sous la gouvernance Alpha Condé. Les militaires, en prenant les rênes du pouvoir, n’ont pas présenté l’état des lieux des finances publiques. Les véhicules administratifs sont retirés à leurs détenteurs sans que l’opinion publique ne soit mise au courant.
La presse privée n’a aucune possibilité de s’engouffrer dans la brèche aux côtés des militaires pour obtenir des informations fiables. Enfin, devant le petit écran, tout le monde voit des décisions tombées au temps du journal télévisé. Les putschistes suivent leur direction lentement et sûrement suivant leur propre agenda.
C’est devant cette équation difficile que les partis politiques sont appelés à fournir les noms de 15 personnes pour être des représentants au Conseil national de la transition (CNT) qui fait office d’organe législatif.
Face à une telle prépotence de la part des militaires, tout porte à croire que dans le futur, les relations entre politiques et militaires feront l’objet de friction dangereuse, en ce qui concerne la durée de la transition. Certains citoyens font savoir déjà des appréhensions de voir comment les tenanciers des motels et des partis politiques… sous une même enseigne, pourront parler d’une même voix, surtout à s’accorder sur la durée de cette transition.
Voilà l’équation difficile qui pourrait allumer les étincelles d’une éventuelle discorde entre les auteurs du coup d’Etat et la classe politique guinéenne, qui estimerait voir les militaires achever vite la transition. Mais qui se lève tôt, connaît la distance qu’il doit parcourir.
Mohamed Keita