Je suis maman d’un bébé en 2020, cette année je ne veux pas oublier

Je suis la maman d’un bébé né en 2020 et égoïstement, je ne veux plus entendre que cette année est une année à oublier.

Je sais qu’il a poussé son premier cri l’année où tant de gens ont perdu la vie, je sais que 2020 a été une année triste et difficile, mais mon bébé n’a pas choisi.

Je n’ai pas profité de ma grossesse parce que j’ai eu peur de le contaminer. Au lieu de caresser mon ventre, j’étais occupée à préparer le goûter de ma fille aînée qui ne pouvait plus être gardée. Je me rendais seule aux échographies comme si être enceinte était un secret et je n’ai pas pu présenter mon bébé lorsqu’il est né parce que les visites étaient interdites à la maternité et qu’une fois rentrée, mon devoir était celui de le préserver.

Je suis cette maman qui a beaucoup pleuré quand il lui est arrivé de penser que personne ne portait d’intérêt à son nouveau-né, qu’il était délaissé, ses proches étant bien trop occupés à débattre de l’actualité.

Je suis celle qui, même aujourd’hui, a du mal à quitter son bébé, encore trop marquée par cette drôle d’année, celle qui a cette relation de fusion avec son trésor comme pour compenser tout ce dont il a pu et peut encore manquer, celle qui a un besoin viscéral de le protéger .

Je suis cette maman qui a le cœur serré et qui n’a de cesse de penser à cette date de naissance qu’il n’a pas choisie, mais qu’il va porter un peu comme un fardeau tout au long de sa vie et à toutes ces choses dont je n’ai pas pu profiter et que je n’ai pas pu faire avec lui en temps de pandémie.

Alors, moi la maman d’un bébé de 2020, je ne veux pas oublier cette année. Parce que ma grossesse aura été sacrifiée autant que sa naissance, parce qu’au milieu de cette épidémie, ses premiers mois de vie auront été bien trop discrets, je me dois de me rappeler. Parce que c’est son histoire au-delà de notre histoire et qu’il faudra un jour lui raconter. Et surtout, je ne veux pas oublier que pour moi cette année était l’une des plus belles parce que j’ai la vie dans mes bras, parce que ses sourires font tomber les masques, parce qu’au milieu de ce chaos, il nous a apporté douceur et bonheur.

Je suis la maman d’un bébé de 2020 et cela me blesse quand on me dit que l’année de naissance de mon bébé est à oublier.

source parfaitemamancinglante

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