La “charte” de Timbi Touni ou la charia de TIMBIGHANISTAN (Libre opinion)

Auteure : Fatou Mata

Extrait illustrant ce texte :

Article 32 : il est interdit à l’homme de frapper sa femme sous quelque prétexte que ce soit. En cas de mal entente entre les époux, les procédures religieuses doivent être respectées à savoir : conseiller la fille, lui rappeler la loi islamique, faire appel à des médiateurs influents, couper la relation et refuser de manger , s’abstenir du lit conjugal, etc.

Quand j’ai lu cet article, j’ai ri aux éclats.
Vous savez, si les “intellectuels” comme vous dites réfutent autant le document duquel ce texte est tiré, c’est peut-être parce qu’ils ont compris l’hypocrisie intégrée. Mais cette hypocrisie sociale, elle gagne en force parce que d’autres intellectuels veulent coûte que coûte faire preuve d’intelligence, par des analyses décousues. Faut bien trouver de l’intérêt aux absurdités non ?

On ne peut pas sérieusement s’assoir, lire ce truc et se dire “sinon il y a du bon dedans”.
Heu en fait, il n’y a aucune nouveauté dans ce texte. Rien de bon, rien d’étonnant, rien de réjouissant, rien de rassurant.

On peut en revanche s’inquiéter d’une chose: ceci est un mixe entre les humeurs patriarcales d’intégristes musulmans, et le laxisme d’autorités déconcentrées et décentralisées. A se demander si tous savent leurs obligations envers la RÉPUBLIQUE LAÏQUE DE GUINÉE, UNE et INDIVISIBLE.

De ce fait, dois-je supposer un nouveau djihâd, hybride inassumé à Timbi ? Oui.
Dois-je m’offusquer de pratiques sectaires, ethnocentriques et xénophobes ? Oui.
Dois-je m’indigner de montée d’islamopithèques, reniant une identité locale peule qu’ils ont paradoxalement la prétention de défendre ? Oui.

A les lire, on voit une bande de gars hésitant à choisir entre être peuls africains (le pléonasme a de l’intérêt) et être noirabe, auto défenseurs du livre sacré. Le paradoxe de ne pas comprendre d’où l’on vient et où l’on veut aller. L’hypocrisie à se faire plénipotentiaire de représentation d’envies de peuples qui ne demandent qu’à les laisser faire. LA LIBERTÉ DE FAIRE. Les libertés individuelles, LES DROITS DES FEMMES, bref, des années d’acquis À L’EAU !

H Y P O C R I S I E !!! Lettres vagabondes- FATOU MATA

Certains m’ont dit : « mais Fatou, ils interdisent les VBG ». J’ai rétorqué , le code pénal l’interdit déjà. Et même, allez relire l’intro de mon post et voyez vous-mêmes le paradoxe patriarcal auquel tient cette interdiction.
Quelque soit P(X), en cas de problème, c’est résolument LA FEMME QU’ON ÉDUQUERA. C’est à elle qu’on rappellera la “loi musulmane”, d’ailleurs elle fera la grève du sexe, elle refusera de manger. Ce n’est pas un scoop si je vous dis que le rôle de la femme c’est bien entendu d’être sage et veiller sur son entrejambe…

Et même encore, j’ai lu et relu le texte Timbitounien, je suis bien curieuse de savoir quel type de localité c’est. Le mariage mixe y est-il interdit ? Combien d’habitants et combien d’étrangers y résident ?

Et même, j’aimerais savoir le député élu représentant cette localité. La loi n’est pas faite pour les écureuils. On ne grignote pas des dispositifs pour en créer d’autres à cheval entre le formalisme et les humeurs.

Je mets ma main à couper qu’aucune femme n’a pris part aux pourparlers.
Je dirais même plus, là-bas elles savent tellement se taire qu’elles en tirent, sous le soleil ardent, les bénédictions du paradis aux pieds des signeurs hommes.

Qu’est ce qui devrait le plus inquièter ?
L’estimation en franc guinéen des femmes à Timbi Touni, ou bien l’atteinte aux libertés individuelles ? Ou bien encore le reniement de pratiques coutumières sérieuses, représentant l’identité peule ? Ou encore la mécanisation d’un instant de bonheur et de partage ? Ou le renforcement des privilèges alloués aux autorités religieuses MUSULMANES ?

JE NE SAIS PAS.

Comment régir une cérémonie en rappelant que les jours les plus importants dans la vie des couples, ils doivent techniquement faire ce que veulent nos djihadistes en construction ?

Certains m’ont par ailleurs dit : « ce groupuscule a le mérite d’avoir proposé un ensemble de textes. C’est une première ! »
Hahaha, je ne sais pas vous, la rigueur rédactionnelle exige aussi de la logique et de la procédure. Sans compter que c’est extrêmement mal écrit. Mais cela n’engage que moi.

Pour ceux qui voient là, une opportunité d’éviter les dépenses liés aux cérémonies, le saviez-vous ? On peut se marier en fonction de nos moyens, sans attendre que des prétentieux nous disent comment !
Comment se marie t-on en 2021 ? Consultez les catalogues d’agences de mariage.

Le mariage est religieux en Guinée, mais le mariage est surtout CIVIL. Tout le système de protection familiale, successorale, de l’enfance en découle.

La dot, cette chosification de la femme. Cela n’engage que moi, et je l’assume.

Le temps de parole ? N’y invitez surtout pas des griots. Ils parlent par conviction et par passion. Ils n’auraient pas le temps, ni la patience de compter les minutes !

Les dépenses ? Faut pas être riche dans ce lieu.

@Fatou Mata

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