Mamady Kaba, Président de LIDDA: L’UFDG ne doit pas capituler pour favoriser un dialogue national inclusif, elle doit simplement adhérer au principe de dialogue (Interview)

Depuis un certain temps, le sujet du dialogue est sur toutes les lèvres. Mais les principaux partis de l’opposition comme l’UFDG ne compte pas capituler, quelle analyse faites-vous de cela ?

Bonjour et merci de cette opportunité. Je rappelle que l’UFDG ne doit pas capituler pour favoriser un dialogue national inclusif ; elle doit simplement adhérer au principe de dialogue et je pense que cela est largement fait à travers les prises de position officielles par lesquelles le parti exprime les préalables susceptibles de mieux crédibiliser le processus.

Il faut donc comprendre qu’à travers ses prises de position, le Parti tente d’indiquer la voie idéale, à ses yeux, pour parvenir à un véritable dialogue qui prend en considération les erreurs et les difficultés de mise en œuvre qui ont caractérisé les dialogues précédents.  En général, les prises de positions des principaux partis politiques de l’opposition constituent un défi à l’endroit des responsables du cadre de dialogue et un test de bonne volonté des autorités politiques.

Le gouvernement a donc la responsabilité d’offrir à cette opposition les garanties d’un dialogue susceptible d’apporter les changements nécessaires à la consolidation de la démocratie et de l’état de droit.  Il faut noter, avec emphase, que la nécessité d’un dialogue inclusif est une condition sine qua non de la paix et de l’unité nationale auxquelles nous aspirons profondément.  J’invite le gouvernement, les institutions étatiques, l’ensemble de la classe politique ainsi que la société civile à unir leurs forces en vue de fournir les efforts qui favorisent l’inclusivité du processus afin d’en garantir le succès.  J’appelle la communauté internationale à soutenir les efforts du pays pour la réussite du dialogue nécessairement inclusif pour une Guinée plus unie face aux défis du moment.

Vous voulez dire que ces responsables du cadre dialogue doivent se surpasser pour aller vers les acteurs politiques ?

Absolument, la volonté et la capacité des responsables du cadre de dialogue à surmonter les préjugés et les à priori constituent des indicateurs pertinents de leur aptitude à répondre aux attentes du pays. Ils seront donc jugés pour leur aptitude à produire un dialogue inclusif et déterminant pour la démocratie et l’unité nationale.

Alors, pourquoi en Guinée, quand on parle de dialogue, les observateurs ne portent pas confiance ?

La raison est toute simple : nous avons connu plusieurs formes de dialogue qui ont abouti à des résultats relativement insatisfaisants et les acteurs politiques craignent de répéter les mêmes erreurs. C’est la raison pour laquelle ils ont parfaitement raison de se montrer exigeants, voire prudents. C’est un comportement guidé par l’instinct de survie.

Il appartient aux responsables du cadre de dialogue de se montrer à la hauteur des enjeux en réussissant à rassurer tous les acteurs majeurs pour un dialogue véritablement inclusif

Evidemment vous parlez de crise de confiance. Mais est ce que cette crise c’est seulement entre les acteurs politiques en Guinée, et les citoyens, pour lesquels vous peinez souvent ?

La crise de confiance se situe principalement entre le pouvoir et l’opposition majoritaire. C’est cette opposition, à savoir l’UFDG, l’UFR et le PEDN qui doit être convaincue par tous les moyens afin d’obtenir sa participation, car cela un dialogue inclusif. Ils regorgent l’essentiel de l’expérience politique nécessaire à la réussite du dialogue. Un dialogue national privé de la légitimité de leur implication sera extrêmement compliqué.

Votre analyse étant pertinente, que faites-vous dans ce sens en tant que président d’une organisation qui fait la promotion et le respect des droits l’homme comme sacerdoce ?

Nous ouvrons, par la sensibilisation, à la moralisation de l’opinion publique ainsi qu’à des propositions de solutions susceptibles de favoriser la convergence des vues. Nous discutons régulièrement avec les acteurs les plus importants, pour permettre d’aplanir les divergences et contribuer à la réussite du processus.

Quelle est votre perception de la place des coordinations des sages dans ce dialogue ?

Leur adhésion au processus de dialogue est une caution morale nécessaire à une plus grande légitimation du processus et une plus large appropriation des conclusions issues du dialogue par les populations à la base. Cependant, le travail intellectuel et pratique devra se faire par des compétences scientifiques, technocratiques et politiques. Ce sont des positions complémentaires nécessaires pour faire aboutir l’ensemble du processus.

Qu’avez à dire au peuple de Guinée pour sortir dans les considérations politiques qui ne nous mène en rien ?

J’appelle les populations à sortir de l’extrémisme politique et à privilégier l’intérêt général. Le dialogue est un instrument indispensable à la paix et à l’unité nationale.  En démocratie et en politique, tout ce qui s’acquiert par le dialogue est pérenne et le reste n’est que précarité

Merci monsieur Kaba

C’est moi qui vous remercie

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