Manifestation au centre de Bambeto: le premier imam pointé du doigt

Dans la soirée du dimanche 25 avril, des échauffourées sont survenues après la prière de ‘Nafila’ aux alentours de la mosquée guinéo-turque de Bambeto, dans la commune de Ratoma. Sur les raisons de ces affrontements qui ont emmené les forces de l’ordre à faire usage du gaz lacrymogène – entraînant des blessés et d’énormes dégâts matériels – les versions divergent. Mais selon nos informations, les jeunes sont en colère depuis un certain temps contre le premier imam de cette mosquée, Elhadj Ibrahima Bah.

D’après une source proche du premier imam contactée par Ledjely.com, cette colère dont essuie l’imam date du début du mois de ramadan. Mais c’est l’arrivée pendant la prière d’une délégation composée notamment d’un militaire avec lequel l’imam a fait le pèlerinage à la Mecque qui a fait débordé le vase. « L’imam a magnifié le militaire. Chose qui n’a pas plus à certains fidèles qui étaient dans la mosquée. Car pour eux, on ne peut pas magnifier les hommes en tenue dans cette zone de l’axe sinon ce serait une insulte aux multiples jeunes qui y ont été tués par balles », lors des manifestations politiques, a confié notre source.

Toutefois, d’autres raisons sont évoquées pour expliquer cette protestation spontanée. Selon une autre source, après la manifestation des jeunes, les officiers de police ont mené des investigations qui ont permis de déterminer une autre raison qui aurait attisé la colère des fidèles. « Le premier imam percevrait 5 000 dollars chaque mois, sans compter les aumônes qui viennent de la Turquie. Aussi, il réside à Nongo. Or, beaucoup estiment qu’un premier imam doit habiter la zone de sa mosquée. Donc, il y a eu une manipulation de beaucoup de jeunes pour qu’ils se retournent contre Elhadj Ibrahima Bah afin qu’il soit limogé ou que la mosquée soit fermée », a expliqué l’un citoyen de la zone qui a recuis l’anonymat.

Condamnant les violences survenues surtout en ce mois saint de ramadan, Ibrahima Aminata Diallo préconise pour sa part la fermeture temporaire de la mosquée « pour éviter le pire ». « Quand les échauffourées ont commencé, il y avait une foule immense. Car beaucoup de personnes viennent des quartiers environnants pour y prier. La police a fait recours à la sommation pour disperser la foule et il y a eu beaucoup de blessés et de dégâts matériels importants, notamment des parebrises cassées, mais aussi des arrestations. Nous allons essayer de rencontrer l’imam pour voir comment créer une commission de négociation mixte afin de trouver une solution », a annoncé le président de la Plateforme des jeunes de l’Axe pour la démocratie et le développement (PJDD).

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