« Mon autorité fout le camp ! » leçon 2

Une jeune africaine, Tall Madina

La jeunesse est au centre de toutes les préoccupations mondiales. C’est d’ailleurs une tendance au regard de la démographie sur le continent à laquelle se greffe une multitude de politiques sur l’emploi, l’orientation, la formation, l’accompagnement, l’entrepreneuriat, l’éducation des jeunes. De buche en bois, le discours ne cesse de changer de vocabulaire alors que sa conjugaison nous laisse croire que l’avenir d’un grand nombre de jeunes reste entre parenthèses.

Nonobstant les effets pervers de la société, tous les défis de développement ainsi que les crises qui secouent nos États, nul n’ignore que le taux de chômage des jeunes est en moyenne le double de celui des adultes et que le degré de désorientation et de débauche d’une partie de la jeunesse a nourri des vocations à devenir des rebellés sociaux ou des bandes de hors-la-loi.

Cette frange de jeunes se trouve en confrontation directe avec l’État car, ce dernier n’a pu réellement proposer de véritables alternatives aux jeunes au-delà de toutes les politiques annoncées, qui d’ailleurs ne touchent généralement pas le grand nombre.

Et c’est justement en cela que l’État perd ses galons de maréchal et son autorité, lorsque par absentéisme d’actions à impact rapide, laxisme politique ou incapacité d’apporter une réponse globale et novatrice, les problématiques de la jeunesse gangrènent la société jusqu’à défier l’autorité de l’État.

Face à cette situation incompréhensible qui a fait naître un sentiment de désespoir, se développent la révolte et la témérité aux couleurs sable et bleue. Et là-bas, la méditerranée elle, dresse sa table pour un festin aux odeurs africaines avec des chiffres incroyables de migrants hachés par la mer, des jeunes de tous genres dont les seules aspirations du reste nobles sont un emploi et de meilleures perspectives économiques pour vivre dignement.

Nombreux sont les efforts faits par les politiques, mais face à l’envergure du phénomène, la réponse est asymétrique.

Pour moi, une meilleure relation État – Jeunesse nécessitera de redéfinir le jingle pour ne plus cantonner la jeunesse seulement à des politiques d’une rhétorique de programme, mais plutôt faire de “ces locomotives à grande vitesse“ de véritables acteurs socioéconomiques et de développement, bref les élites aux compétences multiples pour l’Afrique de demain.

Au risque de baigner dans le contradictoire, en tant que jeunes, ne soyons pas dans une perspective ou si les politiques ne passent pas, la jeunesse trépassera car dans tous les cas ; la force du nombre et des idées est la caractéristique première de la jeunesse.

Une jeune africaine, Tall Madina

Quitter la version mobile