Saikou Barry: La jeunesse africaine a un rôle fondamental à jouer dans le développement de l’Afrique (Interview)

Quelle enfance avez-vous connu ?

Je suis né à Mali, une ville montagneuse située au nord-ouest de la Guinée. J’ai passé une enfance dans l’ignorance et l’insouciance, avec le recul j’ai envie de dire que c’est une enfance presque romantique. A l’époque, il n y’avait ni internet ni réseaux sociaux et la télé était un luxe. Mais il y’avait l’essentiel : la bande d’amis. Grace à eux, je n’ai pas connu la monotonie, loin de là. Avec ma bande de copains, nos journées étaient partagées entre ce qui « importait le plus » à nos jeux : le jeu, les flâneries et ce qui importait aux yeux de nos parents : l’éducation et la formation. Bref une enfance banale, partagée entre la ville en période scolaire et le village près de mes grands-parents, pendant les vacances scolaires. 

Parlez-nous de votre parcours scolaire ?

Mon parcours scolaire pré universitaire est partagé entre l’école publique et privée. Après une maitrise en relations internationales à l’université de Sonfonia (Conakry), je suis parti en France pour continuer mes études supérieures. Je suis diplômé en communication politique et publique et en sécurité et défense internationale, cette transversalité de mon parcours s’explique par ma passion pour la recherche universitaire. 

Quel est votre domaine professionnel ?

Je suis consultant sur des questions de sécurité et défense internationale et de communication publique.  Il s’agit plus précisément d’apporter une expertise et des conseils à des acteurs étatiques et non étatiques, publics et privés intervenants dans l’espace Afrique sur des sujets sécuritaires en lien avec les menaces émergeantes : le terrorisme, la désinformation et la manipulation d’information à l’ère du numérique, l’influence. Mais également des conseils relations publiques.  

Selon vous, quelle est la place de la jeunesse dans le développement de l’Afrique ?

Dire que la jeunesse africaine a un rôle fondamental à jouer dans le développement de l’Afrique est un euphémisme. En effet, partout autour de nous, on mise sur la population jeune. On investit sans réserve dans la santé, l’éducation et la formation de ce public.

 On crée un écosystème pour l’assurer un épanouissement harmonieux et serein, on l’assure une éducation de qualité. C’est dire combien de fois, ailleurs on mesure l’importance de la jeunesse. En Afrique, bizarrement c’est le chemin inverse qui semble être la norme.

On a l’impression que les politiques ne ménagent pas leurs efforts pour décourager voire dégouter cette jeunesse. Le drame est que cette situation ubuesque semble arranger ou du moins convenir à la majorité y compris les jeunes, hélas.

Comment peut-elle le faire, je veux parler de cette jeunesse africaine ?

C’est avec un sursaut d’orgueil et un réveil des consciences (et ce ne sont pas que des mots) pour insuffler un changement en profondeur des cultures et des mentalités est urgent. A défaut, l’Afrique restera inéluctablement dans cette situation de sous-développement et de dépendance encore pour longtemps. Le continent a fait de nombreux faux bonds par le passé. Il ne faudrait plus se défiler à l’ère du numérique.

Il faut se saisir des infinies possibilités de l’internet pour surprendre stratégiquement le reste du monde. Pour ce faire, une solide formation des jeunes est indispensable. En tout état de cause, le monde ne nous fera pas de cadeau « quand les éléphants se battent c’est l’herbe qui souffre » disait un sage, si l’Afrique veut se positionner en Eléphant ça passera par l’investissement dans l’éducation des jeunes, à défaut, comme l’herbe, elle continuera de souffrir ad vitam aeternam.  Pendant que les autres continents continuent et continueront leur immuable chemin. Que nous sortions de notre léthargie ou pas, ils avanceront.

Merci Monsieur Saikou Barry

C’est moi qui remercie….

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