Situation politique en Guinée: Nous avons le pouvoir et le droit d’exiger de nos dirigeants le respect de nos lois, de la bonne gouvernance et de la démocratie.

Charles Kero Zoumanigui est l’un des jeunes politiques qui se bat aujourd’hui pour l’instauration de la démocratie en Guinée. Il est membre du comité national des jeunes de l’UFDG, principal parti de l’opposition. Nous l’avons rencontré pour discuter des questions qui minent le parti, mais aussi, la situation politique actuelle du pays. (Interview)

Bonjour monsieur Zoumanigui, nous assistons à beaucoup chantages sur la situation politique dans le pays, qu’est-ce cela vous inspire ?

Bonjour Mr Diallo, merci de m’offrir cette opportunité de l’exprimer sur l’actualité politique à travers cet espace. Il faut tout d’abord rappeler que tout découle d’une tribune conjointe signée par trois de nos responsables, notamment : Hon Cellou Baldé, Hon Ousmane Gaoual et le vice-président Cherif Bah injustement détenus à la maison centrale de Kaloum. Vous venez d’employer le mot chantage, je crois qu’il est employé à juste titre, parce qu’au lendemain de la parution de cette tribune, certains médias alimentaires et des commentateurs se sont livrés à un exercice peu catholique, imbibé d’une dose forte de mauvaise foi, celui extirper ladite tribune de son sens et de son contexte. C’est pourquoi, la Direction Nationale de l’UFDG ne s’est pas dérobée de re…

Vous êtes un des membres actifs de l’ANAD au sein de l’UFDG, aujourd’hui est ce qu’on peut dire que cette formation politique est au bord du gouffre ?

Je dois préciser que je suis du comité national des jeunes de l’UFDG (CNJ), et en vertu de l’article 45 du règlement intérieur du parti, qui stipule que tout membre de l’UFDG a le devoir de défendre le parti en tout lieu et en toute circonstance, je me mets à disposition de la cellule de communication pour l’éclairer la lanterne de l’opinion publique sur la ligne définie par la direction du parti. Quant à L’ANAD, c’est l’alliance électorale qui a accompagné la candidature de l’UFDG aux élections présidentielles octobre 2020, élection d’ailleurs qui a permis aux guinéens de sanctionner M. Alpha Condé pour sa gestion catastrophique au cours de la décennie précédente. Il faut admettre qu’il s’est illégitimement accroché au pouvoir par le biais des billets de …

En voyant, les réalités, pensez-vous que votre formation politique pourra résister à cette tentative de déstabilisation ?

Je ne sais pas quelle lecture vous faites de la réalité, en toute Lucidité il faut comprendre que combattre et résister contre un docteur de la trempe de M. Alpha Condé pendant plus de 10 ans sans se laisser corrompre ou d’opter est propre et identique qu’à l’UFDG dans ce pays. Au premières l’heure de l’actuel régime, au moment où il était encore plus ou moins fort avec le soutien de la communauté internationale, il n’a pas pu déstabiliser l’UFDG, ce n’est pas lorsqu’il est en perde de vitesse qu’il réussira à le faire ? Ce qui est sûr et certain, d’aucun vont capituler, ce n’est pas propre qu’à l’UFDG, le plus important est que la base qui constitue la force motrice du parti reste solidaire de la direction nationale.

Au regard de ce qui se passe en termes de prise de position de certains cadres de l’UFDG sur le dialogue, qu’en dites-vous ?

Écoutez, c’est avec assez de réserve que je vais aborder la question du dialogue, la question de participer à un dialogue ou pas revient exclusivement à la direction nationale après consultation de des instances. Jusqu’à preuve du contraire, la question ne se pose pas à l’UFDG, pour les cadres qui ont des avis sur la question, ils savent les instances indiquées pour les exprimer, je ne veux pas commenter des spéculations. De l’autre côté, il faut reconnaître que partout où on parle de dialogue, il a eu violation de droit, c’est ça qu’il faut regretter. Dans une démocratie il faut donner la primauté aux lois, mais s’il faut intempestivement violer les lois au profit d’un simulacre de dialogue face à un interlocuteur un à violer son serment, tripatouiller la…

Vous voulez dire qu’aujourd’hui il y a un climat de méfiance entre les acteurs politiques dans notre pays et qu’est-ce qui explique cela ?

 Je crois que cette question est précédemment répondue, y a un proverbe ivoirien qui dit << premier gaou n’est pas gaou, c’est deuxième gaou qui est yanta.>> Il serait naïf aujourd’hui de croire que la solution aux problèmes de la Guinée viendra d’un dialogue avec Alpha, il n’en a pas la volonté encore moins la bonne foi. Des Opposants sont embastillés, le président Cellou séquestré plus d’autres cadres du parti en violation de leurs libertés individuelles, les locaux du parti cadenassés, où est la garantie de confiance ?  Il est dans un exercice de redorer l’image de son régime devant la communauté internationale, il ne faut pas se prêter à son jeu. Les guinéens aux delà de tous nos clivages, doivent prendre conscience en vue d’un sursaut national.

Est-ce qu’un peut s’attendre que Monsieur Zoumanigui puisse faire partie de la gouvernance actuellement avec ce gouvernement ?

Je crois que cette problématique qui en soit le cancer de notre combat démocratique, certains acteurs, a un moment trahissent le combat pour des intérêts bassement matériels et égocentriques. Le combat que je mène ne s’inscrit pas dans un triomphalisme individuel, j’ai foi que lorsque la Guinée sera gérée par l’UFDG, c’est toute la jeunesse qui y trouvera son compte. Elle pourra ainsi renoncer à l’aventure de la traversée incertaine de la Méditerranée et avoir un avenir décent sur place.

Alpha a échoué, le mal est tellement profond qu’il faille un changer de paradigme, une refondation du cadre institutionnel est un impératif.

On parle de pression internationale le pouvoir actuel, est ce que selon vous cette pression peur faire fléchir Alpha Condé ?

Il faut être réaliste, la solution est beaucoup plus endogène qu’exogène. La géopolitique actuelle l’a prouvé, mais il ne faut pas occulter l’aide de la pression internationale, elle peut être un appoint mais pas la force motrice. Le déclic doit venir du peuple qui a déjà assez subit. Ceci dit, je salue la démarche de cette trentaine d’euros députés qui demandent des sanctions ciblées contre certains dignitaires du régime, des pays amis qui exercent une pression économique contre le régime, notamment les USA et toutes les organisations de défense des droits de l’homme, qui à travers leurs rapports, permettent de porter à la connaissance du monde, les violations graves des droits de l’homme perpétrées contre le peuple de Guinée.

Votre mot de la fin ?

Je veux d’abord vous remercier, la presse du rôle prépondérant que vous joué dans ce combat, en permettant d’offrir cet espace d’éveil des consciences aux forces vives de la nation. Je vais terminer par une exhortation à l’endroit de mes compatriotes, l’heure n’est pas à la résignation. Tomas SANKARAN disait << l’esclave qui n’est pas capable d’assurer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort, cet esclave répondra seul de son malheur. >> Nous avons le pouvoir et le droit d’exiger de nos dirigeants le respect de nos lois, de la bonne gouvernance et de la démocratie. C’est à travers ces vertus que nous pourrons bâtir une Guinée juste et prospère.

Je vous remercie !!

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